P'tit Jean le Géant

« Je viens d’un pays qui n’existe plus. Ce pays, c’est la Yougoslavie. »

Vingt ans après la fin du conflit, les anciens combattants ayant commis des crimes de guerres sont toujours impunis alors que les blessures restent ouvertes, que la douleur continue.

Certains sont morts, d’autres sont libres et mènent une vie opulente. Ces anciens bourreaux, protégés par des politiciens corrompus, sont devenus intouchables, ils peuvent circuler et vivre partout dans le monde à leur guise.

P’tit jean le Géant est-il un ancien général-criminel de guerre ou un simple citoyen ? Il a fui son pays et a fait le choix de vivre comme un anonyme. Il essayera de prendre la posture d’un citoyen du monde, de se fondre dans la masse. Cet homme, pourtant, lutte entre sa vie antérieure/intérieure et le désir de normalité. Les horreurs qu’il a commises lui restent en travers de la gorge. Dévasté, il n’arrive ni à les digérer ni à les vomir. La femme cousue, la rescapée, le fantôme, la sacrifiée est là pour lui rappeler ses crimes et le hanter.

Simon Pitaqaj raconte l’héritage de nos ancêtres, la guerre, la violence, les génocides qui sont ancrés dans nos peaux, nos mémoires. Nous sommes conscients, nous luttons contre, mais nous sommes incapables de nous débarrasser de cette mémoire. Notre regard est tourné à la fois vers le passé et le futur. Cela fait de nous des hommes et femmes en transit.

Incapables d’agir. Le futur est-il pour celui qui ose sortir de ce transit ?